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6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 12:58

Une femme debout

Catherine Bardon

 

 

Ce roman paru en janvier 2024 met en lumière l’œuvre de Sonia Pierre.

 

L’action débute en 1950 en Haïti. Un jour, un camion arrive de la République dominicaine : ce sont des recruteurs d’hommes et de femmes pour travailler dans les plantations de cannes à sucre. Le jeune couple Marie-Carmen et André monte dans le camion persuadé de trouver une vie meilleure et sûr de pouvoir ensuite faire venir son premier enfant qui reste avec sa grand-mère.

 

À l’arrivée ils déchantent immédiatement et sont vite confrontés à une vie de quasi-esclaves. Ils auront 10 enfants, dont une fille née en 1963, Sonia Pierre. Très intelligente, elle est remarquée par le Père Anselme, missionnaire canadien qui la sauve de la misère en lui faisant suivre des études. Elle devient avocate, diplômée de l’université de Cuba.

 

Première action conduite par Sonia : alors que les ouvriers réclament une augmentation et de meilleures de conditions de vie, Sonia âgée de 13 ans prend leur défense et devient leur porte-parole, car elle est la seule à parler correctement l’espagnol. Elle prend conscience alors que grâce à son instruction elle pourra tenter de défendre et aider la classe défavorisée. C’est ainsi qu’elle consacrera sa vie à défendre la cause des Haïtiens exploités sur le sol de République dominicaine, mais aussi celle de leurs enfants qui n’obtiennent pas la nationalité dominicaine et se retrouvent apatrides sans aucun droit.

 

Sonia a reçu de nombreux prix et décorations au niveau international, elle a même été pressentie pour l’obtention du prix Nobel, mais elle est décédée peu avant l’attribution de ce prix, à l’âge de 48 ans, alors qu’elle était soignée pour de graves problèmes cardiaques.

 

Sa fille poursuit son œuvre.

 

Livre, témoignage très intéressant qui fait découvrir la vie et la volonté de Sonia ainsi que les conditions de vie des Haïtiens à Saint-Domingue à la fin du XXe siècle. Certains passages sont un peu romancés, notamment avec le rôle de son amie fictive Kerline.

 

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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 10:43

Le 4X4 Mireille Maquoi

 

Un bon moment de lecture avec ce roman gagné lors du concours du groupe Lecteurs-Auteurs : la passion des mots mur de Joëlle Marchal.

 

Trois amies :

 

Chloé, éprise de Daniel, une belle entente amoureuse pour Chloé née dans cette librairie.

Rosine et son amoureux mannequin Stéphane.

Mia mariée à Clément.

Tout va bien jusqu'à la venue d'un jeune homme Cédric qui se dit fils de Clément.

Stéphane très amoureux du domaine et de la fortune de Rosine, qui, entaille de plus en plus son héritage pour aider son amant dont la mère est en faillite.

Daniel marié, déménage et vend sa librairie à un nouveau libraire qui n'a pas les mêmes goûts littéraires que Chloé.

Heureusement, un client irlandais défend les découvertes éditoriales de Chloé.

Pas de test ADN pour Cédric qui s'entend si bien avec sa nouvelle famille.

Et heureusement, un personnage d'exception arrive.

Le 4X4 flambant neuf acheté pour le mannequin exubérant et dépensier, le 4X4 obéit à Rosine.

 

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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 14:30

 

 

La maison de Charlotte Françoise Bourdon

 

Je range mes livres et retrouve avec bonheur la maison du cap de Françoise Bourdon dans - La maison de Charlotte -, cette dernière a 93 ans, elle vit avec sa petite fille Violette, courageuse infirmière atteinte de sclérose en plaques, mariée à Diégo.

Françoise était venue au salon de St Marcel les Annonay. J'avais chroniqué il y a bien longtemps le premier tome.

Charlotte Galley est bouleversée, cette maison pensée pour elle par son père l'architecte Jacques Desormaux ; voilà que son petit neveu, Jérôme veut la vendre pour laisser place à la construction d'une résidence balnéaire.

Charlotte fait appel aux conseils d'un cabinet d’architecture.

L'architecte Iris se rend sur place, elle vient de faire une fausse couche, critiquée par sa belle mère qui aurait préféré que sa bru reste à la maison. Dans ce milieu, les femmes ne travaillent pas.

En parallèle, Iris apprend la mort de sa tante Anna en Espagne. Iris que son mari ne soutient pas demande le divorce et prend à bras le corps le combat de Charlotte et Violette et affronte son propre passé et celui d'Anna, son unique parente qu'elle n'aimait pas.

Touchant, bouleversant, intense.

 

Toujours un plaisir de s'attacher à ces personnages au destin romanesque, au caractère inspirant dans un lieu chaleureux où tout est beauté, de voir leur évolution, d'autant plus que la romancière nous concocte des fins heureuses.

 

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13 mars 2024 3 13 /03 /mars /2024 15:49

LES INSOLENTS – Ann SCOTT

PRIX RENAUDOT

Un roman à oublier, mais pourquoi est-il récompensé par le Prix Renaudot ? Ça ne se mérite vraiment pas, sans doute l'auteur  partie du sérail bobo parisien. Il y a Beigbeder au bureau, il a dû se retrouver dans ce portrait.

Unanimement d'accord sur l'insignifiance de ce roman.

C'est que les désaxés, déboussolés qui se droguent ne sont pas les personnages qu'on apprécie le plus. C'est quand même la consommation de ces junkies qui entraîne la vente de stupéfiants, pas de consommateurs, pas de guerre de gangs.

Alex a 45 ans, une baba cool -aristo-punk-

Compositrice de musique de film, elle rêve depuis longtemps de quitter ce Paris qu’elle s’est mise à détester, son petit appartement et ses voisins bruyants, elle rêve de calme au bord de la mer.

Un jour elle décide de franchir le pas, direction le Finistère, sans prévenir ses inséparables amis Margot, Jacques, et peut être Jean, un ami d’enfance avec qui elle a eu le malheur de coucher, sans l’aimer, alors que lui a toujours été amoureux d’elle. Mauvais calcul, elle le quitte au bout de 3 mois, et depuis Jean l’insulte par mail, par message. Ne jamais coucher par pitié, surtout avec un ami d’enfance.

Cette maison où elle arrive n’est pas engageante, éloignée de tout, pas de commerces proches, les maisons voisines sont pour la plupart des résidences secondaires fermées, . Qu’importe, Alex défait ses sacs où elle a mis le nécessaire pour survivre 5 jours le temps que ses meubles arrivent. Elle campe sur le plancher du salon, roulée dans sa couette.

Loin de son sérail culturel, l’héroïnomane découvre la vraie vie dans le Finistère.

Mais quand les meubles arrivent, elle ne s’installe pas non plus, elle rentre  dans une zone lymphatique de sa vie, s’étonne que Margot et Jacques ne soient pas plus présents, ne lui rendent pas visite.  Elle se promène sur la plage, où un jeune homme, Léo, la remarque, tombe amoureux d’elle et tente de se donner le courage de l’aborder.

On suit aussi l’histoire de Léo, seul personnage avec des subtilités, blessé par la mort dans la fleur de l’âge.

Alex repense à ses amours, avec des hommes, avec des femmes, des personnes indécises qui, elles aussi, se cherchent. Dans ce milieu artistique,  tout le monde traîne sa misère, ses problèmes existentiels. Elle repense à ses envies de New York, mais quid de sa musique ?

Le covid va encore ralentir ses mois de réflexion, mais le temps fait son œuvre, les choses se réalignent, Jacques va la rejoindre.

Aucune histoire, un ramassis de dîners, d'amis, de soirées, de coups d'un soir. Un entre-soi de parisianisme. Elle aurait pu nous expliquer son art, ses difficultés. 

Elle est de nouveau sur les rails après une vie d'absurdité. On a envie de la secouer. Qu'elle apprenne déjà à conduire au lieu de prendre le taxi.

Ce livre n’a aucune utilité. Une écriture banale, des personnages et une histoire décousue, tout est flou comme la vie de ces artistes riches, mais si mal dans leurs peaux. Où sont les insolents ?

 

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6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 15:27

PANORAMA — Lilia HASSAINE

RENAUDOT DES LYCÉENS

Une dystopie intelligente et originale sous forme d’enquête policière.

Depuis la « revenge week » de 2029, où les victimes ont entrepris de se faire justice, la France a décidé d’empêcher les drames grâce à la transparence des murs de verre.

Nous sommes en 2050.

Les voisins sont les gardiens des voisins. Chacun vit sous le regard de l’autre, seule exception, un lit sarcophage pour faire l’amour, et une paroi opaque pour la douche, avec bien sûr la tête qui dépasse. La criminalité et les violences sont proches de zéro. Les policiers sont devenus des gardiens de protection.

Quelques rebelles vivent à la périphérie des villes, dans des zones de non-droit, sans protection aucune. Ils subissent chaque jour des brimades afin de leur faire intégrer la vie normale.

Mais dans la luxueuse résidence de Paxton vivarium, une famille a disparu, Miguel, Rose et Milo. Chacun est effaré, personne n’a rien vu, ce n’est tout simplement pas possible !

Hélène, qui a eu « la chance », c’est elle qui le pense, d’être une policière à l’ancienne reprend l’enquête avec son collègue Nico, mais au bout de sept mois les recherches sont arrêtées, l’affaire classée. Les habitants de Paxton, le quartier le plus huppé de la transparence ne peuvent admettre la faille de son système. La liberté sacrifiée n’a pas résolu l’énigme.

Ça ne peut être qu’un de la cité des désobéissants, une zone de non-droit.

Un événement anodin va faire repartir et éclater la vérité. Cette fois, on va trouver les vrais coupables. Nous assistons à la démonstration éclatante que l’homme ne change pas. Violence, mensonge, cupidité, jalousie, tromperie, tout était en sommeil malgré la transparence.

Une écriture fluide entre satire et thriller. Une lucidité entre fiction et enquête policière.

 

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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 14:52

 

UNE FACON D’AIMER – Dominique BARBERIS

PRIX ACADEMIE FRANCAISE


 

La nostalgie d'une époque dont nos anciens parlaient. Beaucoup de plaisir à entrer dans ce monde des colonies et ses mystères qui me faisaient rêver.

Cette fois, on touche à la période de la fin de la présence française, lorsque vient le temps de la décolonisation, et la perspective de quitter pour toujours un pays magnifique, où tout semblait être donné à foison, avec pour seul avenir  une vie étriquée dans une petite ville française.

En effet, ici, la vie est douce, des soirées entre colons, des fêtes, des belles robes mais en sous-jacent, apparaissent les indépendantistes.

Um Nyobé, militant indépendantiste et anticolonialiste camerounais a été assassiné.

Madeleine, la tante de la narratrice, et Guy son mari, se sont connus au cours d’un dîner qui réunissait des amis communs. Lui est tout de suite tombé amoureux de cette belle jeune femme de 26 ans, très élégante, avec un air de Michelle Morgan. C'est qu'à vingt six ans, elle n 'est plus si jeune et ce prétendant peut lui offrir une vie moins terne que les jeunes hommes qu'elle côtoie.

Très vite après le mariage ils partent pour le Cameroun, où Guy gère une entreprise de bois. Dépaysement total.

Douala a un goût d'aventures et je pense aux chefferies, aux français qui ont travaillé à la BICEC, banque internationale, à notre Bamiléké plein d'humour que nous avions invité à la Bibliothèque.

Madeleine sérieuse et discrète sort peu, elle reste à la maison avec sa fille Sophie et le boy.

On devine les bruits de Douala, l'atmosphère, la chaleur suffocante et les pluies diluviennes.

De temps à autre, Madeleine participe à quelques soirées données entre européens, et c’est au cours d’un de ces dîners qu’elle fait connaissance d Yves Prigent, administrateur civil, beau parleur et coureur… Qu’est ce qui l’attire chez Madeleine ? Son élégance discrète ? Les rencontres régulières avec cet homme alimentent les rumeurs.

C’est bien après la mort de ses parents que Sophie fera part de ses soupçons à sa cousine, à la faveur de photos et de lettres qu’elle a retrouvées dans leur maison. N’y a t il eu que ces promenades innocentes en compagnie d’Yves et de Sophie, ou Madeleine a-t-elle succombé à cet homme séduisant ?

La narratrice, imagine cette romance, en plongeant dans l’idée qu'elle se fait des aventures vécues par ces expatriés, nous donnant à lire le seul battement de cœur que Madeleine a peut être eu dans sa vie, et qui s’est éteint comme s’éteint dans une lueur crépusculaire la vie rêvée qu’elle s’était imaginée vivre au-delà des océans.

Un roman très agréable.

Un magnifique exercice de style avec le pouvoir de l’imagination, car tante Madeleine avait une phrase…Nous avons eu notre part »… Mais quelle part ?

 

 

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14 février 2024 3 14 /02 /février /2024 15:35

TRISTE TIGRE – Neige SINNO

PRIX FEMINA 2023

Après Christine Angot, Vanessa Springora, Camille Kouchner, Martine Magnin et même Virginia Woolf, voici encore un roman sur l'inceste.

Ce livre est différent, on perçoit moins les émotions de la petite fille sauf dans les dernières pages où elle décrit les dégâts.

C'est une autopsie, Neige ne cherche pas à comprendre la douleur de la petite fille qu'elle était, elle ne se lamente pas sur son sort, elle cherche à comprendre la personnalité de son violeur, à décrypter froidement la mécanique du viol.

A l'origine un bourreau narcissique, qui la place sous servitude, en assujettissement absolu. Elle reste d'ailleurs prisonnière de ce qu'elle a vécu et ressent la honte de la victime.

Neige, qui a gardé son vrai nom, prend la plume pour raconter les viols qu’elle a subis, de la part de son beau père, de sa prime enfance, jusqu’à ses 14 ans.

Elle a supporté l’inceste pour ne pas faire éclater sa famille, mais lorsqu’elle s’est posée la question de savoir si ses petites sœurs n’allaient pas subir le même sort, elle a parlé, elle avait eu le temps d' analyser le concept du viol et du pouvoir puissant de l'autre.

Cet autre a avoué les faits, il y a eu procès et condamnation.

Neige a fait sa vie, est partie au Mexique, s’est mariée, a eu une fille... Pourtant son livre nous raconte qu’on ne peut pas oublier, qu’il faut digérer, faire avec, accepter les -crises- les moments où tout revient dans une grande claque. Il faut faire le constat que rien ne sauve, ni la littérature, ni la parole, même si cela procure un certain soulagement. Difficile de faire de belles phrases avec de l'horreur. 

Impartiale, et d’une franchise absolue, l'auteure va essayer de comprendre le cheminement qui fait passer le violeur à l’acte, elle explore toutes les facettes de ce crime systémique qui fracasse les vies.

C'est une analyse froide qui ne se complaît pas dans le voyeurisme, même pour la sodomie, elle nous explique le processus avec intelligence et objectivité.

Bien sûr qu’il faut en parler, raconter, ouvrir et ré-ouvrir sans cesse le sujet, pour toutes les victimes, mais je sature, vraiment.

Dès les premières pages, j’ai néanmoins compris que j’allais lire et comprendre de façon différente.

 

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13 février 2024 2 13 /02 /février /2024 16:33

HUMUS – Gaspard KOENIG

PRIX INTERALLIE

Deux trajectoires qui naissent à l'université sous la férule de leur professeur Marcel Combe pour Kevin et Arthur, deux étudiants se préparent à changer le monde, deux doctorants pas très suivis par leur maître de thèse et c'est cela qui va emballer la machine… Ces jeunes sont plein d'énergie et de foi en leur entreprise mais un peu trop naïfs, ils ne savent pas s'entourer.

Arthur, investit la ferme de son grand père pour mettre ses idées en place, en compagnie d' Anne, sa jeune compagne, il tente de régénérer le terrain usé par les pesticides d'autrefois, il adhère aux idées écologistes, maintenir des haies, mettre des vers de terre. Il adhère à Extinction révolution.

Kevin, fils d'agriculteurs a vu ses parents trimer dans ce milieu, il va créer sa start-up pour fabriquer ce qu'on appelait autrefois, le lombricompostage, ce qui désigne la transformation des déchets organiques par les vers de terre, ce vermicompostage qu'on pourra ensuite répandre sur toutes les terres agricoles. De l'or en barre pense sa compagne machiavélique Philippine qui va trouver les investisseurs adeptes du greenwashing.


 

J'ai cru il y a quelques années que j'allais pouvoir produire bio sur un terrain d'Ardèche sud, je connais la difficulté et je constate donc que les personnages masculins sont crédibles avec leurs espoirs, leurs désirs de bien faire, la pression politique.

Rien n'a changé depuis les années 70

Les débuts semblent prometteurs, mais se heurtent très vite à la réalité des institutions. Politiques, opportunistes, écologistes intégristes, grandes multi nationales, tous vont profiter, pour leur propre gloire, ou pour se donner bonne conscience, des idées des deux amis. Ils iront loin, au bout de leur idéal sans se rendre compte tout de suite qu’ils ont franchi, chacun de leur côté un point de non retour.

Il ne suffit pas de juste vouloir changer le monde, il faut s’en donner les moyens, et Kévin et Arthur l’ont appris à leurs dépens, trop tendres, trop idéalistes, trop en avance, ils y ont cru, ont échoué, et ça fait mal. Kévin pansexuel se consolera-t-il dans les bras d'Arthur ?

Un beau livre sur la dure réalité.

 

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 14:34

Prix des prix 2024 A l'unanimité.


 

VEILLER SUR ELLE – Jean Baptiste ANDREA

PRIX GONCOURT 2023

Qui est ce vieil homme Vitaliani, qui se meurt, dans une cellule de monastère ?

Il se souvient... des moines l'entourent et se souviennent... de ce grand homme si petit de taille.

Michelangelo Vitaliani, orphelin de père, est atteint d'achondroplasie.

Surnommé Mimo, né en Italie, ses parents l'emmènent avec eux lorsqu’ils s’exilent en France…Enfance pauvre mais emplie d’amour, où son père, sculpteur sur pierre l’initie au métier….Pour peu de temps hélas ! La guerre va venir casser cette famille unie…Une guerre dont son père ne reviendra pas, et sa mère, trop pauvre, va le confier à un sculpteur en Italie, qu’il appelle son oncle alors qu’ils n’ont aucun lien familial.

De talent moyen, Alberto Susso, ce faux oncle, toujours ivre, va l’humilier, l’écarter, l’empêcher de développer son talent précoce, tout en profitant de l’argent donné par sa mère et les loueurs de bras qui emploient Mimo.

Mimo, si seul va rencontrer Viola, une étrange jeune fille de la villa Orsini qui parcourt la forêt la nuit et se couche sur une tombe. Est-elle une ourse comme le prétendent certains hommes ? Viola intelligente et sauvage a une amie oursonne Bianca. Elle ne se plie jamais aux soumissions et encore moins à la compromission.

Le ciel les a-t-il liés par leur date de naissance. Ces deux-là si différents se comprennent, Mimo sculpte et Viola vole. Indulgence l'un envers l autre ou amour ?

Envoyé à Florence pour le chantier du Duomo, Mimo traîne dans les bas quartiers, boit et mène une vie de débauché avant de se faire dépouiller, il ne peut plus rentrer à Pietra d'Alba et n'a d'autres choix que de se faire engager dans le cirque de Bizzaro dont la sœur Sarah lui ouvre les bras et le reste. Il jouera le premier humain poursuivi par un diplodocus.

Après des années de lutte, Mimo parviendra au sommet de la gloire, devenant le protégé des Orsini, il sera employé par le Vatican et sculptera Saint Pierre recevant les clefs du paradis. Une statue peu conforme aux standards mais si vive de vérité.

Viola se mariera pour redorer le blason de sa famille. En parallèle, l'histoire de l'Italie, la seconde guerre mondiale, le fascisme passeront sur eux. Parfois éloignés physiquement, les aimants s’aimeront et se détesteront.

Viola saura guider son ami quand il fera de mauvais choix au cours de sa vie d’artiste pourtant talentueux confinant quasiment au génie, mais aussi de débauché. Dans son cœur elle restera la première et l’unique.

L’œuvre majeure de Mimo est une piéta rayonnante. Mais il faut la cacher aux yeux des visiteurs, sa sensualité donne trop d' émotions et de désirs.

 

Romanesque, rempli de péripéties, de grands sentiments et d'autres de bassesse humaine, on est emporté dans un roman d’amour chevaleresque, à la limite du fantastique, puis confronté aux plus bas instincts de l’homme, un livre plein d’éclats et de fureur jusqu'au coup de théâtre final. Tout ce que l’on souhaite trouver dans un livre. Splendide.

 

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3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 15:17
Prix des prix des Amis de la Bibliothèque Annonay Rhône Agglo de ce matin, une grosse majorité se prononce pour les moins bons, un peu plus mitigé pour les premiers.😂

Premier prix :

Veiller sur elle de Jean Baptiste Andréa.

L'histoire de Michelangelo Vitaliani dit Mimo, orphelin de père, atteint d'achondroplasie, sculpteur hors pair, qui va ciseler une piéta d'exception au visage très perturbant.

Une amitié amoureuse quasi clandestine avec Viola, une femme de la bourgeoisie qui ne se plie ni aux soumissions et encore moins à la compromission.

Un roman avec en toile de fond, une Italie fasciste et le pouvoir de l'église.

Deuxième Prix :

Humus de Gaspard Koenig

A la gloire des vers de terre.

Troisième Prix :

Triste tigre de Neige Sinno où l'inceste est exploré sous une forme singulière, mettant à distance les émotions de petite fille, c'est plutôt une autopsie cherchant à comprendre la personnalité du violeur et ses mécanismes. Cet autre détenant tout pouvoir sur sa proie.

 

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