Soif Amélie Nothomb

Soif d'Amélie Nothomb

Je devais l'inscrire pour le Prix Grenette car l'autrice est belge et certains adhérents regrettaient que ce roman n'ait pas reçu le Goncourt

Perturbante, bluffante, comment définir cette idée démentielle qui a surgi dans l’esprit d’Amélie pour que par sa voix- sa plume – Le Christ vienne nous raconter sa dernière nuit, sa dernière journée, son calvaire, sa crucifixion- et un peu de son après.

Le déroulement des événements, connu de tous les chrétiens, pratiquants ou non, se trouve chahuté, revu et remis dans une autre perspective, mais avec toujours un petit fil conducteur qui permet de retrouver ce que l’on a appris, pour ne pas nous sentir trop perdus et bousculés dans nos certitudes.

Et devant les paroles qu’elle met dans la bouche de Jésus, nous sommes obligés d’entrer en réflexion, en interrogation, en introspection, impossible de résister aux propositions de relecture de l’histoire par les yeux de l’auteur.

Beau sujet philosophique, où chacun peut trouver matière à méditer, sur la vie, la mort, la souffrance, pas seulement du Christ mais de toute l’humanité et de chaque individu, il y a dans ce livre un immense amour et une émotion permanente qui éclatent à chaque page…

On peut être ou pas d’accord, la seule chose sur laquelle je pense tout le monde s’accordera, c’est qu’il est impossible de rester indifférent et neutre.

J’ai aimé cette phrase dans le plaidoyer que l’auteure écrit sur la mort : si vous aimez vos morts, faites leur confiance au point d‘aimer leur silence.

Petit roman digne des plus grands auteurs… avec ce livre Amélie Nothomb est entrée dans la cour des grands, et j’aurais bien vu la récompense d'un Goncourt.

Dommage c’était amplement mérité.