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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 10:43

Despentes, Houellebecq, Humbert, Taillandier... Virginie Despentes est très raide quand même, ses partouzes lesbiennes m'ont surprise.

 

 

 

 

 

 

 

Quelle est LA scène de sexe de l'année?  (lu dans le nouvel obs. com)

 

Par Jonathan Reymond (Étudiant en journalisme)

Le «Bad Sex in Fiction Award» 2010 est tombé. Et contrairement à certains pronostics, l'auteur de la plus mauvaise scène érotique de l'année n'est finalement ni Tony Blair, ni Jonathan Franzen, ni Ian McEwan. C'est l'auteur irlandais Rowan Somerville qui a remporté ce prix peu convoité, décerné en Angleterre par la « Literary Review ».

 

 

 

Lors de la cérémonie, les jurés ont tenu à expliquer leur choix en citant une phrase du thriller psycho-érotique «The Shape of her», qui raconte les péripéties sexuelles et sentimentales d'un jeune couple en vacance en Grèce : «Comme un lépidoptériste montant un insecte à la peau dure avec une épingle émoussée, il se vissa en elle.»

 

Amusant, n'est-il pas? Mais parce que la France dispose du très sérieux prix Sade, faut-il vraiment jalouser les Britanniques et leur légendaire sens de l'auto-dérision? Sur BibliObs.com, on n'a heureusement pas si mauvais esprit. D'où ce petit tour d'horizon de quelques passages graveleux, mais pas forcément médiocres, qui ont retenu notre attention cet automne. 

 

 

Couple_Saul-Rosemberg_Tips_Photononstop.jpg
(c)Saul Rosemberg/Tips/Photononstop

 

 

On aurait aimé commencer cette virée érotique en compagnie du tout frais prix Goncourt, l'incontournable Michel Houellebecq. Las, une fois n'est pas coutume, le spécialiste incontesté du sexe en littérature (coitus in literaturibus pour les latinistes) n'a pas glissé la moindre partie de jambes en l'air dans son dernier roman. Ce qui a d'ailleurs fait dire à certains esprits chagrins que c'était précisément la raison pour laquelle le Goncourt ne l'avait, cette fois, pas ignoré. Heureusement, les jurés du Renaudot et du Wepler étaient là pour rassurer les sceptiques : les romans mettant en scène quelques grivoiseries peuvent aussi décrocher des prix.

 

C'est en effet une Virginie Despentes assez fidèle à sa réputation qu'est venu récompenser le Renaudot («Apocalypse Bébé», Grasset). Le moins que l'on puisse dire, c'est que ses héroïnes n'y vont pas de main morte :

 

«On a baisé jusqu'à ce que l'aube la fasse rouler sur le côté [...] Je la réveille, l'enjambe, l'empoigne, tout de son corps indique que je peux y aller. Elle me déchire, avec ses doigts, quelque chose a lâché, je trempe les draps.»

 

Un peu moins crue, plus drôle aussi, la description d'une orgie mondaine par Linda Lê ne manque cependant pas de chien non plus :

 

«Le colosse dégingandé répand son verre dans le décolleté de la vamp [...] Le vieux beau, la main baladeuse, tripote la rondouillarde, faute de mieux [...] La violoniste laisse de côté son instrument pour bécoter l'albinos, qui retrousse ses jupes et fourre sa tête entre ses jambes.» («Cronos», Christian Bourgois)

 

Si Fabrice Humbert aussi a reçu un prix cette année, sa chaste «Origine de la violence» (prix Renaudot poche) ne propose pas beaucoup de sexe à se mettre sous la dent. En revanche, la «Fortune de Sila» (Le Passage) nous rappelle que, loin de l'exubérance torride des scènes décrites ci-dessus, sexualité peut aussi rimer avec timidité :

 

«Il fouilla des boutons, parvint par miracle à enlever le chemisier de la jeune femme, s'attela, les doigts tremblants, au soutien gorge, échoua [...] Il la voyait à peine dans l'obscurité, ce qui le rassurait un peu [...] Alors il entra en elle, sans plaisir, et il fut surpris de constater que cela ne marchait pas si mal [...] Le souffle de Jane s'accélérait, tout cela était très bon signe, cela se passait bien.»

 

 

sexe3.jpg
Carlo Mari/Tips/Photononstop

 

 

Mais le souci d'offrir au lecteur l'occasion de se rincer l'œil se retrouve également dans ces quelques lignes lascives, signées par des auteurs dont on a un peu moins parlé ces derniers temps. Où l'on voit qu'en ce qui concerne l'accouplement, en littérature aussi le choix de l'angle est déterminant. Voici pour preuve le point de vue d'Yves Bichet :

 

«Je n'ai même pas eu besoin de penser à mon père mort, à rien de spécial, sinon comme d'habitude aux vaches de mon enfance, aux haies pleines de passereaux, aux blocs de sel accrochés aux clôtures et bien sûr à la môme Grisou qui pue des pieds...avec, en complément, le bistrotier de l'avenue Gambetta et le pizzaïolo moustachu... Tout ça pour ne pas

The-Shape-of-her.jpg
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