NOUVEL AN – Juli ZEH – ACTES SUD
Henning a tout pour être heureux- une femme, deux enfants, mais depuis quelque temps, il souffre de crises d’angoisse, qui vont en s’amplifiant. Maintenant le cœur s’y met. A chaque fois il croit mourir, étouffe, et sa femme, indulgente au début se montre maintenant énervée par ses crises à répétition…
Pourquoi décide-t-il tout à coup de passer les vacances de Noël et du jour de l’an à Lanzarote ? Le temps est maussade, les enfants pénibles, la maison louée est étroite, mal commode, coincée entre d’autres bâtisses sur le même modèle.
Le matin du 1er janvier , il loue un vélo et s’élance vers la colline, là où dans un cadre magnifique, sont construites de belles villas luxueuses.
Pourquoi tout à coup tout lui parait familier ? A mesure qu’il s’élève, il « reconnaît les lieux » et sait d’avance ce qu’il va découvrir, tout en étant persuadé qu’il n’est jamais venu là.
Il s’arrête devant l’une d’elles, rencontre la propriétaire, et tout lui revient. Il a vécu dans cette maison deux jours horribles, en compagnie de sa petite sœur, seuls et abandonnés par leurs parents.
Pourquoi, comment cela s’est-il produit ?
Juli ZEH nous entraîne à la suite d’Henning dans la découverte d’un secret de famille, ces secrets qui n’ont apparemment laissé aucun souvenir dans les mémoires, et qui pourtant, parce qu’ils ne sont pas libérés, provoquent malaises et maladies chez la personne qui les détient au point de détruire sa vie.
Il faut libérer la parole, permettre à la mémoire de s’exprimer. C’est ce que fera Henning, mais cela ne suffit pas. Il devra accomplir un dernier geste avant de refermer cette page de son enfance.
J’ai aimé l’écriture simple de l’auteur. Ces mots pourtant font mouche, les jours d’angoisse vécus par les enfants nous prennent aux tripes, nous plongeant nous aussi dans le stress et l’appréhension du malheur. On est dans l’histoire, on est le petit garçon. Juli ZEH a parfaitement réussi à nous faire traverser le miroir.