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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 14:52

 

UNE FACON D’AIMER – Dominique BARBERIS

PRIX ACADEMIE FRANCAISE


 

La nostalgie d'une époque dont nos anciens parlaient. Beaucoup de plaisir à entrer dans ce monde des colonies et ses mystères qui me faisaient rêver.

Cette fois, on touche à la période de la fin de la présence française, lorsque vient le temps de la décolonisation, et la perspective de quitter pour toujours un pays magnifique, où tout semblait être donné à foison, avec pour seul avenir  une vie étriquée dans une petite ville française.

En effet, ici, la vie est douce, des soirées entre colons, des fêtes, des belles robes mais en sous-jacent, apparaissent les indépendantistes.

Um Nyobé, militant indépendantiste et anticolonialiste camerounais a été assassiné.

Madeleine, la tante de la narratrice, et Guy son mari, se sont connus au cours d’un dîner qui réunissait des amis communs. Lui est tout de suite tombé amoureux de cette belle jeune femme de 26 ans, très élégante, avec un air de Michelle Morgan. C'est qu'à vingt six ans, elle n 'est plus si jeune et ce prétendant peut lui offrir une vie moins terne que les jeunes hommes qu'elle côtoie.

Très vite après le mariage ils partent pour le Cameroun, où Guy gère une entreprise de bois. Dépaysement total.

Douala a un goût d'aventures et je pense aux chefferies, aux français qui ont travaillé à la BICEC, banque internationale, à notre Bamiléké plein d'humour que nous avions invité à la Bibliothèque.

Madeleine sérieuse et discrète sort peu, elle reste à la maison avec sa fille Sophie et le boy.

On devine les bruits de Douala, l'atmosphère, la chaleur suffocante et les pluies diluviennes.

De temps à autre, Madeleine participe à quelques soirées données entre européens, et c’est au cours d’un de ces dîners qu’elle fait connaissance d Yves Prigent, administrateur civil, beau parleur et coureur… Qu’est ce qui l’attire chez Madeleine ? Son élégance discrète ? Les rencontres régulières avec cet homme alimentent les rumeurs.

C’est bien après la mort de ses parents que Sophie fera part de ses soupçons à sa cousine, à la faveur de photos et de lettres qu’elle a retrouvées dans leur maison. N’y a t il eu que ces promenades innocentes en compagnie d’Yves et de Sophie, ou Madeleine a-t-elle succombé à cet homme séduisant ?

La narratrice, imagine cette romance, en plongeant dans l’idée qu'elle se fait des aventures vécues par ces expatriés, nous donnant à lire le seul battement de cœur que Madeleine a peut être eu dans sa vie, et qui s’est éteint comme s’éteint dans une lueur crépusculaire la vie rêvée qu’elle s’était imaginée vivre au-delà des océans.

Un roman très agréable.

Un magnifique exercice de style avec le pouvoir de l’imagination, car tante Madeleine avait une phrase…Nous avons eu notre part »… Mais quelle part ?

 

 

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