LA LISTE DE FREUD de Goce SMILEVSKI

Dans ce résumé, nous ne parlons que de ce roman Prix européen de littérature car il existe une polémique à propos de ces faits et je n'étais pas née pour connaître la vérité. Pour les AMB, ce livre offert par le Coin des Livres sera disponible dans la panière après le Prix des prix. Les romans primés arrivent doucement dans la corbeille. Ecoutons Marie .

Marie de Vallière a lu LA LISTE DE FREUD de Goce SMILEVSKI

Chez Belfond- traduit du Macédonie

1938 : Les frère et sœurs de Freud (Maria, Paulina, Rosa, Anna, et leur frère Alexandre) ont fui l’Allemagne et se sont réfugiés dans l’appartement de leur enfance à Vienne, où vit encore Adolfina, la seule qui soit restée célibataire. Mais les exactions contre le peuple juif commencent aussi en Autriche.

Pressentant un danger imminent, Adolfina va voir son frère Sigmund pour lui demander des visas pour elle et ses sœurs. Elles voudraient aller à New York rejoindre Béatrice la fille de Paulina.

A cette époque Sigmund Freud est encore admiratif de -l’esprit germanique - il pense qu’Hitler n’est pas une menace, qu’il s’agit d’une folie passagère, il est presque persuadé qu’Hitler envahit l’Autriche à cause de lui, car il a su découvrir sa vraie personnalité !

Adolfina repart sans rien obtenir et n’arrive plus à le joindre après cette visite. Quelques semaines plus tard, elle se rend de nouveau à l’appartement pour découvrir que son frère est en train de faire ses bagages et qu’il part pour Londres.

Il emmène avec lui sa femme, sa belle-sœur, sa fille, deux femmes de ménage, son médecin personnel et son chien ! Persuadé qu'elles ne risquent rien, Il n’a rien demandé pour ses sœurs. Il refuse de céder aux supplications d’Adolfina.

Elles seront pourtant sur le quai de gare pour lui dire au revoir mais les événements vont s’accélérer.

Arrivé à Londres, il ne tardera pas à mourir d’un cancer, leur dernière chance d’obtenir un visa s’envole.

La guerre éclate et en juin 1942, les sœurs sont arrêtées et déportées dans le camp de travail de TERESIENSTADT. Elles se croient à l’abri malgré leurs cruelles conditions de vie, mais bientôt, elles reprendront un train et dès leur arrivée au camp, seront conduites directement à la chambre à gaz. La vieille femme devant la mort s’envole dans ses souvenirs.

Adolfina parle de sa relation particulière avec ce frère, qui se poursuivra toute leur vie, malgré les aléas, ruptures et réconciliations, incompréhensions de part et d’autre, leurs vies resteront mêlées et enchevêtrées jusqu’à cet abandon et ce départ pour Londres.

Je n’ai pas trouvé d’explication concernant cette fameuse liste pour les visas dont les sœurs Freud ont été exclues, peut être seulement parce que Sigmund croit à son immortalité grâce à ses livres et à ses théories, il doit donc vivre, alors que ses sœurs « qui n’ont rien produit » sont « insignifiantes », et peuvent disparaître…

Cette « liste de Freud » est remise en question par beaucoup de personnes. Il s’agit bien là d’un roman, on peut donc supposer que l’auteur a pris des libertés avec la vérité… mais jusqu’où ? Il reste une lecture fort intéressante qui nous dévoile une personnalité particulièrement compliquée… Un petit coup de psychanalyse, Monsieur Freud ?