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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 13:05

Ecoutons Marie de Vallière qui a lu

TOUTES CES VIES QU’ON ABANDONNE Virginie OLLAGNIER

Chez Liana LEVI

Premier roman qui date de 2007, mais remis dans l’actualité par le sujet choisi : la guerre de 14-18, ou plutôt les conséquences de cette guerre atroce sur les rescapés des champs de bataille.

Nous sommes à Annecy, en 1918, où arrivent par trains entiers les survivants qui reviennent du front à jamais meurtris. L’un d’eux est confié à Claire, jeune novice au couvent de la Visitation, réquisitionnée en tant qu’infirmière dans les hôpitaux de la ville.

Elle va s’attacher à cet homme, qui ne présente aucune blessure apparente, mais est enfermé dans la rigidité de son corps et de son esprit. Il n’est pas dans le coma et ouvre de temps à autre les yeux, mais il est si loin…

Claire, en proie à des sentiments qu’elle ne veut pas trop analyser, guidée par un instinct qu’elle croit maternel, va inventer un massage pour assouplir un à un les membres de son patient tout en lui parlant sans cesse, pour essayer de briser cette carapace de silence .

Nous sommes au début de la psychanalyse, et son chef, le professeur Tournier, puis plus tard Pierre Janet, spécialiste de l’hypnose, vont s’intéresser à son travail et l’encourager, pour essayer de faire revenir Pierre dans le monde des vivants.

C’est aussi le moment, pour Claire, de s’interroger sur les raisons qui l’ont poussée à entrer dans les ordres. Est-elle vraiment faite pour le cloître ?

J’ai aimé la facette des conséquences de cette guerre explorée par l'auteur sur le plan des blessures morales endurées par les soldats, beaucoup moins prises en compte que les blessures physiques.

Ces hommes rentraient dans leurs familles avec l’horreur de ce qu’ils avaient vécu enfouie au fond d’eux, la plupart ne parlerait pas, mais ces non-dits allaientt faire des ravages dans leur vie et celle de leur famille .

Virginie Ollagnier écrit avec une douceur et une subtilité qui renforce la profondeur du drame humain que représente toute guerre.

TOUTES CES VIES QU’ON ABANDONNE Virginie OLLAGNIER
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