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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 16:48

Sabine Wespieser, l’« énergie centrifuge » de la littérature

L’éditrice indépendante décrypte son parcours et la stratégie d’édition classique qui a fait son succès.

La démarche de Sabine Wespieser, directrice des éditions qui portent son nom, prend à contre-pied le discours dominant dans l’édition. « Mon objectif n’est pas du tout de me développer, explique l’éditrice. Je publie dix titres par an, cela me permet de les travailler en profondeur, de construire un catalogue cohérent avec une trésorerie indépendante. » Loin des dynamiques élaborées par les groupes d’édition, qui misent sur la croissance, Sabine Wespieser évolue pourtant dans un univers qu’elle connaît bien. Elle a d’abord passé 13 ans chez Actes Sud, où elle est entrée en 1986 et a été l’assistante éditoriale de son fondateur, Hubert Nyssen, avant de diriger la collection Babel. Avant de «monter sa boîte», comme elle dit avec amusement, elle fait ensuite un bref détour par Flammarion où, à la direction de la collection Librio en 1999, elle apprend « ce qu’[elle] refuse : le modèle de l’offre et de la demande, la toute-puissance du marketing. C’est très important de savoir ce qu’on ne veut pas ! », sourit l’éditrice.

« J’étais professeur de lettres classiques, et l’édition m’a semblé être un endroit où l’on pouvait se confronter à la littérature autrement, raconte-t-elle. Actes Sud, quand j’y suis entrée, était un phalanstère de 20 salariés. C’est cet esprit de petite maison défendant la littérature que je voulais recréer. » Sabine Wespieser éditeur voit le jour en 2000, sur des fonds personnels. « Nous sommes arrivés à l’équilibre en 2005. Mon but était de légitimer la maison comme éditeur de littérature. Cela passait par une cohérence graphique et éditoriale avec une politique d’auteurs très classique. Mon modèle a toujours été Christian Bourgois. »

Avec des auteurs fidèles, francophones ou étrangers (« Je traduis des livres que je peux lire en langue originale, et in extenso »), le catalogue est à l’image d’une culture éclectique et ouverte. Mais Sabine Wespieser reste modeste: « définir sa ligne éditoriale, c’est faire son portrait chinois... Je peux dire que je viens des lettres classiques ; la forme et le fond ont ensemble une signification. » Son attention pour le style explique aussi la part importante d’écrivains francophones non métropolitains dans son catalogue : « Une littérature qui s’écrit dans un territoire lointain est innervée par ce dernier, aussi bien dans ses thèmes que dans sa langue. J’aime que la littérature prenne à bras le corps son texte, avec une énergie centrifuge. Ce qui me fait choisir un texte c’est tout de même l’émotion, qui garantit son universalité. »

Fanny Taillandier

Sabine Wespieser, l’« énergie centrifuge » de la littérature
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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 12:25

cette sur Expressio.fr me turlupine depuis bien longtemps, voici ce que j'ai trouvé.
« Vingt-deux (22) ! »


Attention !


Selon Rey-Chantreau, l'origine de cette expression est inconnue.

Mais Duneton en donne une issue du milieu des typographes pendant la seconde moitié du XIXe siècle.
Ces ouvriers travaillaient dans de grands ateliers où la concentration, donc le silence, était de rigueur afin de diminuer le nombre d'erreurs dans les documents produits.
Lorsque leur 'contremaître' (qu'on appelait un prote) s'absentait, le bavardage et d'autres échanges plus ou moins vifs démarraient.
Dès qu'un d'entre eux voyait revenir le prote, il criait "22 !" pour avertir ses collègues et faire revenir le silence.

Avant d'expliquer pourquoi ce '22', il est intéressant de savoir aussi que lorsque c'était le patron qui apparaissait, le signal devenait "44 !", en rapport avec l'importance de la personne.

En imprimerie, la taille des lettres, qui s'appelle le corps, est désignée par des chiffres.
Si les corps 9 et 10 sont des tailles ordinaires, le corps 11 commence déjà à être plus grand[1].
Inutile de dire que le corps 22 était d'une dimension largement supérieure et que le 22 était donc tout désigné pour signifier l'importance hiérarchique du chef d'atelier.
Et il pouvait s'utiliser sans trop éveiller l'attention dans un milieu où il était régulièrement nécessaire de le prononcer.

Cela dit, cette origine étant contestable et contestée (pas de référence dans "l'argot des typographes" d'Eugène Boutmy), voici quelques autres hypothèses émises mais non vérifiées :
- La plus souventes fois citée : en prenant leur ordre numérique dans l'alphabet, la somme des quatre lettres de 'chef' donne vingt-deux. C'était donc un signal pour annoncer l'arrivée du patron ;
- La veste des policiers de l'époque comportait vingt-deux boutons (ou, variante, elle en comportait onze, mais comme ils opéraient toujours par deux...). D'où un signal de l'arrivée des policiers ;
- Les truands de l'époque utilisaient volontiers un couteau dont la lame faisait vingt-deux centimètres de long. On avait donc là un signal qu'il fallait dégainer les couteaux ;
- L'expression est une simple déformation de "vingt dieux !"
Et on peut certainement en trouver encore d'autres.

[1] Le corps 11 était appelé le 'corps beau' ("Jeu de mots !", aurait dit Maître Capello). Et le "11 !" servait cette fois à désigner l'arrivée du curé, habillé de noir, comme le corbeau.


Pour lire (peut-être) un exemple d'utilisation de l'expression du jour, voyez la rubrique 'Exemple' à cette page.


Depuis la fin du XIXe, cette expression, répandue hors du milieu de l'imprimerie par les gamins de Paris, est souvent suivie de "v'là les flics" ou, plus récemment, "v'là les keufs".
Elle est très utilisée parmi les bandes de 'sauvageons' pour signaler l'arrivée inopinée de la police.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 09:15

J'ai apprécié ce MOMENT D’UN COUPLE de Nelly ALARD

Rien n 'est jamais facile au sein d'un couple.

Je reste époustouflée car je suis bien incapable d'écrire de si longues pages sur une trahison et la mécanique complexe des sentiments d'un couple qui se disait bobo très ouvert.

-Promis, on se dit tout !

J'ai néanmoins trouvé la dessiccation du phénomène un peu longue .

Marie de Vallières est plus sévère que moi avec cette œuvre qui a reçu le PRIX INTERALLIE

Juliette s’effondre quand Olivier lui avoue sa liaison avec Victoire. Celle-ci, bien engagée dans le monde politique, s’est, il faut le dire pour sa défense, jetée au cou d’Olivier, et Olivier s’est laissé faire. Malgré son chagrin Juliette est prête à pardonner, si son mari met fin à cette aventure… seulement Olivier est un faible, qui est tombé par malchance sur une hystérique qui ne veut pas le lâcher, et cherche par tous les moyens à détruire son couple. Juliette lutte, Olivier surnage, tiraillé entre sa femme et Victoire qui commence à lui faire peur.

Au début on accroche, on participe, puis on se lasse : de cette Juliette trop complaisante, de cet Olivier indécis, qui raconte à sa femme, minute par minute, tous ses atermoiements, ses hésitations, ses nouvelles tromperies, et qui aimerait bien qu’elle le protège et s’occupe de régler les problèmes à sa place.

Et cela traîne en longueur, tourne en rond, on a l’impression de revivre indéfiniment les mêmes choses, d’ailleurs est-ce une impression ?

Bref quand arrive la surprise de la fin, trop tard, le soufflé est retombé et les invités ont quitté la table… un plat – et un livre- raté…

 MOMENT D’UN COUPLE de Nelly ALARD
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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 09:28

Un court témoignage sur le sort de l'art sous la dictature avec le cas précis des opéras en Chine.

Personne ne comprend bien ce que fait cet opuscule qui n'est même pas captivant dans ce PRIX DECEMBRE

LA REFORME DE L’OPERA DE PEKIN De Maël RENOUARD

Que nous en dit notre fidèle Marie de Vallières ?

Cet homme vieillissant revient sur l’événement majeur de sa vie qui lui vaut aujourd’hui d’être mis au ban de la société. Pourtant il espère toujours qu’on reconnaîtra qu’il n’a pas été mauvais.

Obligé par le régime de MAO à réécrire des livrets d' opéras qui se jouent à PEKIN, car ils doivent être dans la ligne de pensée du maître, il devra également réformer la mentalité des acteurs. Il va s’acquitter de cette tâche avec talent. Huit œuvres seront rénovées, elles porteront le nom d’Opéras Modèles.

Sur la fin de vie de cet homme, ces opéras reviendront à la mode, tout d’abord aux États-Unis, par le biais des karaokés des jeunes qui reprennent les airs et les paroles entraînants, Cette mode arrivera en Chine, où les autorités -laisseront faire- au nom de la modernité.

Intéressant pour ceux qui ne connaissaient pas cet événement, bien écrit, mais pour moi rien ne justifie une récompense littéraire.

LA REFORME DE L’OPERA DE PEKIN De Maël RENOUARD
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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 11:13

1143 pages pour le roman d'un auteur hurluberlu un peu rabelaisien qui n'aurait pas dû exister mais rester avec les précédents avortons qui n'ont pas eu sa chance, ses parents très bobos voulaient des jumelles.

Personnellement je salue cette œuvre

NAISSANCE de YANN MOIX

qui a reçu le PRIX RENAUDOT.

Noir, disent certains, plein d'humour confirment quelques autres. Humour noir, un grand travail d'écrivain loufoque dans sa folie personnelle, érudit dans sa connaissance littéraire, lucide dans sa gravité métaphysique.

Surdimensionné certes, les pages répétitives de mots auraient pu être supprimées mais elles font partie de la vie.

Je pense que ce livre a sa place dans les toilettes pour ceux qui y lisent, dans la véranda au soleil ou sur la table de chevet pour lire cette philosophie, cette réalité grave de la vie à appréhender par petites séquences.

Qu'en pense la courageuse Marie de Vallières qui en a lu 624 pages

Qu’en dire ? Il y a deux options.

Soit on le lit au premier degré, et je pense qu’à la vingtième page on referme ce pavé avec une grimace de dégoût… Galimatias autour de la naissance, ramassis d’insanités, nombrilisme, livre inutile, mais pourquoi le Renaudot ?

Ou alors on se prend au jeu, ce que j’ai fait, et le livre devient jubilatoire ! Quelle richesse de vocabulaire, quelle dérision envers lui-même, puisque l’auteur met en scène l’histoire rocambolesque de sa naissance, on admire les personnages ubuesques, déjantés, graveleux, le père et la mère sont inénarrables, les situations surréalistes, on se régale. L’humour noir est toujours présent, je me suis surprise à éclater de rire à la lecture de certaines pages. D’autres passages m’ont rappelé Jean TEULE et son « Je, François Villon », bref, page 234 nous sommes encore à la maternité (on se promène dans l’histoire d’amour- à sens unique- d’Aurore et de Marc Astolphe, - on part en Corée) on revient à la maternité …et, oh ! surprise, on n’a pas perdu le fil, juste la bouffée d’air nécessaire pour continuer – Bref, aucune envie de lâcher le livre… Cela fonctionne merveilleusement bien jusqu’à la page 624… Un peu de lassitude vient se glisser dans ma lecture, je suis essoufflée, je ferme le livre et je me dis que l’auteur aurait pu s’arrêter là comme moi !

Une presque réussite, gâchée par l’épaisseur du livre et le nombre de pages.

 NAISSANCE de YANN MOIX
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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 09:19

Une belle écriture avec de belles réflexions sur le couple mixte et un dépaysement réussi grâce à la confrontation entre l'Afrique fantasmée et l'Afrique réelle au cours d'un tournage de film hollywoodien. Une femme qui annihile sa volonté au profit de sa passion dévastatrice.

Un livre sur l'attente, l'attente d'une femme qui se fait un film et d'un homme dans l’obsession de faire un film

IL FAUT BEAUCOUP AIMER LES HOMMES – Marie DARIEUSSECQ

PRIX MEDICIS

Solange, actrice française, commence à être connue à Hollywood. Elle rencontre Kouhouesso, un acteur noir, et en tombe -raide dingue amoureuse- coup de foudre unilatéral. Lui n’est pas indifférent et une relation s’installe entre eux.

Mais la grande ambition du comédien est de faire un film dans son pays d’origine, obsédé par cet enjeu, il ne s’investit pas à fond dans leur nouvelle relation.

Son idée semble irréalisable, pourtant lorsque Oprah WINFREY s’intéresse à son projet et exige que le film soit tourné au Gabon, ou dans le sud du Cameroun, pour des raisons de sécurité et d’économie. Kouhouesso peut enfin y croire.

Solange est à ses côtés, négligeant sa propre carrière pour recueillir quelques miettes de temps passé ensemble. Après un séjour ensemble en France, Kouhouesso part seul en Afrique. Elle met tout en œuvre pour le rejoindre. Voyage pénible, chaleur accablante, moustiques. Rendue malade par la nourriture, vaille que vaille, elle poursuit son chemin… Sa déception est grande devant la réalité des pays traversés mais elle continue malgré tout sa route. Kouhouesso vient de faire une crise de paludisme. Le film se passe mal, la production commence à grincer des dents. Un photographe a été renvoyé…

Solange se console en se disant qu’elle a trois jours de tournage dans ce film et que le plus important est d’être aux côtés de son amoureux. Là encore il sera peu présent, et l’attente recommence. Le film tant bien que mal finira par se terminer, l’équipe se sépare et revient vers la civilisation.

Au visionnage des rushs Solange trouve le film beau… C’est l’opinion générale. Pour la première elle invite ses amis, ses parents, son fils, elle est fière de leur montrer le film et son travail. Une grande déception l’attend, ce sera la fin de leur aventure, dont elle seule souffrira.

Histoire simple mais bien écrite, les sentiments de Solange pour son amant noir sont finement analysés, avec beaucoup de subtilité. L’image de l’Afrique, très bien décrite dans sa réalité, sans idéalisation ajoute de l’intérêt à ce roman.

IL FAUT BEAUCOUP AIMER LES HOMMES  de  Marie DARIEUSSECQ
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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 08:31

Quelques informations de

Marie Claude VIVIER

Présidente ASSOCIATION OISEAU LIRE Boulieu

allo 0671391490

L'oiseau Lire de Boulieu
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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 17:53

Un roman très apprécié et âprement commenté par nos lecteurs

PLONGER de Christophe ONO-DIT-BIOT (Gallimard) qui a reçu deux prix

Prix de l’Académie Française pour une belle écriture, une lecture agréable et Renaudot des Lycéens sans doute pour son côté moderne, très parisien.

Récompense de deux publics en décalage comme celui qui existe entre César et Paz

Comment Deux mondes qui ne doivent pas trop se fréquenter se rejoignent pour saluer le milieu déséquilibré des artistes et celui du journaliste devenu tranquille qui aime s'occuper d'Hector ?

Dommage dans certaines pages la technicité journalistique tue l'émotion de cette histoire folle et originale d'un amour né sur un malentendu. Une fin sans émotion.

Que nous en dit Marie de Vallières

César tombe amoureux fou de la belle PAZ, une espagnole – ou plutôt asturienne – lorsqu’il la rencontre dans une épicerie en train de faire ses courses. Elle ne le remarquera que bien plus tard, lorsqu’il provoquera leur rencontre lors de sa première exposition de photos. Elle a vingt ans, lui quarante, le malentendu qui va plomber leur relation s’est déjà produit, puisque lui, journaliste, a fait un papier dithyrambique sur ses photos, mais complètement à l’inverse de ce qu’elle a voulu montrer ; il ne l’a pas comprise, elle lui reprochera toujours.

Ils s’aiment pourtant, s’installent ensemble. Elle veut posséder le monde, lui a vu trop d’horreurs –Tsunami- guerres, et ne veut plus quitter l’Europe, le seul lieu encore habitable sur cette planète. Leurs caractères forts et rancuniers, leurs certitudes, provoqueront de nombreux affrontements. Le voyage à Venise, la conception et la naissance d’Hector, leur fils, seront leurs derniers beaux instants.

Amoureuse des requins, Paz va s’envoler à l’autre bout du monde dans un pays arabe, pour enfin vivre intensément ce qu’elle pense être sa vie, qui doit être à l’échelle du monde…

Parce qu’elle ne reviendra pas, César écrit pour Hector l’histoire de son amour pour sa mère. Sa rigidité a-t-elle été la cause des événements dramatiques qui ont suivi ?

Outre la belle histoire d’un amour fou à peine partagé, l’auteur m’a emportée avec ses belles pages où il décrit de façon minutieuse et poétique les musées la nuit, les statues presque vivantes dans le silence et la lumière particulière de l’obscurité, puis le monde sous-marin que son héros découvre pourtant dans des moments tragiques.

A me donner envie de faire ces expériences pour ressentir aussi des frissons d’émotion.

PLONGER de Christophe ONO-DIT-BIOT
PLONGER de Christophe ONO-DIT-BIOT
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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 12:34

Un grand engouement des Amis de la Bibliothèque pour ce roman

LE QUATRIEME MUR de SORJ CHALANDON qui a obtenu le

GONCOURT DES LYCEENS

Trop d'émotions qui bouleversent ou dérangent dans cette plongée dans un Liban en guerre, un pouvoir d’évocation sans pareil, le livre est violent, les images nous choquent, le récit nous heurte, les hommes sont sans pitié et pourtant si humains, tel ce combattant récitant du Victor Hugo tout en tirant des rafales de fusil sur l’ennemi ?

Marie de Vallières en est ressortie pantelante .

Samuel AKOUNIS – grec et juif - a rejoint Paris à l’arrivée des colonels en Grèce, après avoir lutté de toutes ses forces pour que la dictature ne s’installe pas. Il y fait la connaissance de Georges, étudiant en histoire à la Sorbonne, qui, dans ces années 1973, est aussi un militant d’extrême gauche. L’amour du théâtre les réunit.

Georges rentre dans le rang et épouse Aurore, une amie d’études et de militantisme, il devient père d’une petite Louise dont Samuel est le parrain.

Leurs routes vont se séparer trois ans jusqu’au jour où Samuel rentre à Paris, très malade, et raconte à Georges, médusé, le projet insensé qu’il a commencé à mettre en place.

-Faire jouer Antigone à Beyrouth, en pleine guerre du Liban, par des acteurs de chaque communauté : chrétiens - musulmans chiites et sunnites - palestiniens- afin que pendant deux heures, le temps d’une représentation, les combats marquent une trêve-

Plus insensé encore, il persuade Georges de prendre le relais et de continuer son action. Sa fidélité à son ami sera plus forte que le chagrin de sa femme et la tristesse de laisser sa petite fille derrière lui. Il part et se retrouvera dans un maelström de violence, ballotté entre les différentes factions qui lui confieront qu’elles seules sont légitimes.

Georges pourra-t-il se sortir indemne physiquement et moralement d’une telle aventure ?

LE QUATRIEME MUR de SORJ CHALANDON
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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 14:33

Roman plébiscité par nos lecteurs de ce Prix des prix

LA SAISON DE L’OMBRE de Léonora MIANO chez Grasset

Une belle écriture qui fait vivre une civilisation perdue, l'auteure imagine des ancêtres pacifiques qui ne sont pas sans nous rappeler notre doux conférencier sur les Bamilékés du Cameroun. Ce récit à la fois imaginaire et vrai nous transporte dans un village de brousse au début de la traite négrière. Colette B note la force de ces femmes qui n'ont pas perdu leur sixième sens de médiumnité.

PRIX FEMINA 2013

Marie de Vallières complètement absorbée par l’histoire et la puissance d’évocation contenues dans les pages de ce roman l'a lu comme si elle découvrait pour la première fois le déplacement de ces peuples vers leur terre de captivité.

Depuis qu’un grave incendie a ravagé le village du peuple Mulongo, situé quelque part en Afrique Subsaharienne, les femmes -dont les fils n’ont pas été retrouvés - sont regroupées dans une case à côté du village sur les conseils d’Ebeise l’accoucheuse, dans l'attente d'une solution ou d'un miracle. Cette situation insolite ne s’est jamais produite. Dix enfants et deux maris se sont volatilisés. Le clan ne peut procéder aux habituels rituels qui accompagnent la mort, il est désarmé, inquiet, désorienté. Des rumeurs courent, un peuple voisin, -les Bweles- sait des -choses- et ne serait peut être pas étranger à ce crime.

Par petits groupes, le chef, sa garde rapprochée, puis une femme seule, ensuite la vieille accoucheuse, chacun va partir à la recherche des disparus et découvrir le monde, ils ont été préservés un temps mais ailleurs d'autres peuplades sont devenues féroces, corrompues au contact des Peuple de l’Eau, et des hommes -à pattes de poulet-.

Pour préserver leur tranquillité, ces peuplades africaines ont accepté de capturer et de vendre leurs frères les plus vulnérables. Commence l’épopée de la traite des noirs, avec son cortège d’incompréhensions, de douleurs, de morts, de séparations, dans une incroyable cruauté. Le peuple Mulongo va complètement disparaître, seuls resteront la présence des esprits, les croyances, la force des ancêtres dans la mémoire des survivants, l’intense communion avec la terre natale, et la magie de l’Afrique qui se souvient, et transforme en conte la mélopée de ce malheur interminable.

La littérature a fait une grande place à l’esclavage des noirs en Amérique. Léonora MIANO, camerounaise y porte un regard différent.

LA SAISON DE L’OMBRE de Léonora MIANO chez Grasset
LA SAISON DE L’OMBRE de Léonora MIANO chez Grasset
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