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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 16:23

LES PECHEURS D’ETOILES

JP. DELFINO

De la poésie pure…Laissez vous emporter par une belle nuit d’été dans le Paris de 1925,  à la suite de deux fous enchantés et enchanteurs… Blaise Cendrars et Éric Satie, deux beaux esprits libres de toute contrainte, à qui rien ne semble impossible.

Et parce qu’ils possèdent cette liberté intérieure,  cette âme d’enfant, détachés des contraintes matérielles malgré une misère noire,  ils vont vivre et provoquer des choses incroyables.

Du petit bar minable «  Au chien qui fume » fuyant une bagarre avec des Russes blancs aussi alcoolisés qu’eux-mêmes, leur errance enchantée va les emporter dans la nuit à la recherche de « Biqui » autrement dit Suzanne VALADON, le grand amour de Satie, à qui il est fidèle depuis 32 ans et qu’il cherche désespérément.

Il en veut également à mort à Jean COCTEAU, qui lui a volé une idée d’opéra.

 Il n’en faut pas plus pour que les deux compères rejoignent La Closerie des Lilas, où se donne un bal masqué.

Effectivement, ils y rencontrent COCTEAU et essaient de se bagarrer avec lui.

Leur errance leur fait ensuite découvrir trois anciens petits rats de l’opéra, devenues énormes, trois vieilles sorcières nichées sous les toits de l’opéra.

 Mais comment retrouver Biqui dans ce Paris immense ? En suivant les réverbères.

A leur suite, on visite Le Père Lachaise, on joue du piano dans un autre petit bar, on pénètre dans un camp de gitans, on se balade avec une girafe, et surtout on écoute leurs délires.

Ils croiseront bien d’autres artistes encore, vivront des choses incroyables, mais la plus belle sera la naissance de leur amitié, bien courte hélas, car Satie meurt en juillet 1925, mais qu’importe le temps, en une nuit ils auront vécu plus intensément que d’autres en toute une vie.

Un enchantement. Une folle nuit d'exception.

 

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31 janvier 2018 3 31 /01 /janvier /2018 14:07

LA NOSTALGIE DE L’HONNEUR- J.R. VAN DER PLAETSEN

PRIX INTERRALLIE


 

L’honneur, la dignité, le respect du pays, on peut s'interroger sur toutes ces valeurs oubliées et les conséquences d'un laisser-aller.

Le petit fils nostalgique aurait-il découvert la solution au manque d'idéal actuel ? Notre époque a-t-elle perdu le sens de l'honneur ?

Parfois, le récit frôle le manuel du parfait petit soldat heureusement, il va gagner en épaisseur lorsque l'auteur s'éloigne de sa grandiloquence bourgeoise.

Le grand père maternel, militaire dans l’âme, intransigeant sur ses valeurs et l’idée qu’il s’est forgée de la France, a préféré quelquefois ralentir son ascension pour rester fidèle  à ses idées, à ses chefs, avec une admiration inconditionnelle pour le Général de Gaulle, le Maréchal Leclerc…

L'auteur oppose ces hommes de caractère, chefs et soldats, pétris d’idéal et d’amour, prêts à se sacrifier dans l’honneur pour garder la dignité française intacte, au  monde des compromissions en tous genres d' hommes désabusés ou sectaires, lâches ou fanatiques.

L’auteur force le trait, tout n’est pas si blanc ou noir mais il est bon de temps en temps de - remettre un peu les pendules à l’heure - et de s’interroger sur les conséquences d’un laisser-aller qui dans l’état actuel des choses pourrait s’avérer dangereux.

 

 

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30 janvier 2018 2 30 /01 /janvier /2018 17:59

Un peu d'air frais dans nos lectures pour le Prix des prix :

MA REINE  - Jean  Baptiste ANDREA –

Shell est un petit garçon différent aux yeux des autres, et dans sa tête une logique qui est  un régal pour nous. Il vit seul avec ses vieux parents dans une station service où passe si peu de monde… Il ne va plus à l’école car il perturbe les autres.

Avec son beau blouson Shell,  il sert les rares clients et fait quelques bêtises…

Il a une grande sœur qui ne vit plus avec eux, il est heureux comme cela, jusqu’au jour où après une grosse bêtise, il entend que ses parents vont l’éloigner, peut être le mettre dans une école pour « enfants comme lui » 

Il ne comprend pas, la peur le gagne et il fugue, il part à la guerre pour devenir un homme…

Où est la guerre, arrivé sur le plateau qui domine la station service de ses parents, dans cet arrière pays provençal, il ne trouve pas la guerre mais n'ose pas redescendre.

Pendant ce bel été,  une rencontre va l’arrêter… une jeune fille Viviane lui dit qu’elle est une reine.. Et le jeune homme subjugué va la croire, se soumettant entièrement à sa volonté.

Il va être si heureux, jusqu’au jour où elle disparaît, et malgré l’amitié qui le lie ensuite au berger Matti, un solitaire comme lui, il décide de partir en direction de la mer…  Mais la belle Viviane réapparaît, et les rêves de Shell s’envolent… et pas que les rêves… Son désir d’amour,  de liberté de voir le monde, tout va être soumis aux désirs de sa reine…  dans un monde imaginaire, entre rêve et réalité, Shell va s'y perdre avec bonheur…

 La rencontre de deux êtres différents dans un monde bien réel, ou né de l’imagination de ces deux enfants, on peut tout croire.

 

Un régal à lire, un conte initiatique fait de tendresse. Un livre aéré, aérien, où peuvent se glissent nos sentiments.  

 

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27 janvier 2018 6 27 /01 /janvier /2018 17:32

L’ORDRE DU JOUR –Éric VUILLARD –

PRIX GONCOURT

Le 20 février 1933, Hitler a réuni 24 des plus puissants capitaines d’industrie. En fin d’après midi, ceux-ci avaient compris son message  et y avaient adhéré. Ils étaient devenus des Führers dans leur entreprise, Hitler allait les débarrasser des syndicats et des communistes  et cela valait bien de verser des millions de deutsch marks pour soutenir le  parti nazi. Hitler avait maintenant les moyens de se lancer à la conquête du monde…

Et quoi de mieux que s’attaquer à son voisin le plus proche ! L’Autriche qui lui tend en quelque sorte les bras, car il a réussi à leur faire croire, sur la base d’un scénario digne d’une  tragi-comédie, qu’il venait en sauveur.

Les autrichiens l’attendent  avec impatience, le peuple  prépare des fêtes.

Invraisemblable mais l'histoire prêterait à rire si on ne connaissait pas la suite.

Les poussifs Panzers sont tombés en panne au milieu de la route alors qu’Hitler rêvait d'être accueilli en libérateur.

La fin de la guerre verra ces familles d’industriels non seulement épargnées, mais encore plus riches qu’avant, elles ont profité avantageusement des prisonniers des camps de concentration comme main d’œuvre à bon marché.

Ils savaient mais n’ont rien dit. Moralement ils sont autant coupables.

 Leurs noms sont encore aujourd’hui les noms des puissants de l’industrie, Krupp a un peu indemnisé les juifs qui le demandaient, puis un peu moins puis plus du tout. On ne sait rien des autres Opel, Siemens ...

Et l’histoire poursuit sa route.

 

C'est un récit historique presque ironique et non un roman un peu pamphlet qui nous force à la réflexion.  

 

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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 17:54


 

NOS RICHESSES – Kaouther ADIMI – RENAUDOT DES LYCEENS

Ryad a trouvé un stage pour valider son année d’ingénierie, vider une librairie à ALGER, et la repeindre en blanc pour qu’un vendeur de beignets s’y installe.

Pour cela il doit en expulser le vieil Abdallah, mémoire de cet endroit sacré et gardien des lieux, et jeter tout ce qui se trouve à l’intérieur.

Indifférent à la littérature, il ignore qu’il est en train de détruire un trésor, un lieu de mémoire.

Un certain Edmond Charlot,  à tout juste 20 ans, dans les années 30,  y a  créé un lieu de vie, un espace pour vendre  des livres « LES VRAIES RICHESSES ».

Il fut  un éditeur passionné.

Avec de petits moyens il a donné un bel essor à la littérature méditerranéenne en aidant de grands auteurs à éditer leurs premiers ouvrages, Camus, Giono, et tant d’autres.

Il ne sera jamais riche. La seconde guerre mondiale, puis les événements d’Algérie se mettront en travers de sa route, toutefois il a l’espoir chevillé au corps et malgré le manque cruel de papier, les soupçons et le danger qui restent attachés à ceux qui essaient de rester libres et de faire circuler la pensée, il essaiera d’avancer et ne voudra pas croire que l’Algérie n’est plus sa terre, son pays.

Beaucoup de lecteurs ont aimé cette façon de  raconter l’histoire de l’Algérie, la montée de l’envie d’indépendance d’un peuple  jusqu’à la guerre, à travers l'histoire de cette librairie tenue par un passionné de livres mais aussi de ce pays . Le libraire  voulait juste vivre en paix avec ses voisins mais ce n’était pas écrit comme cela dans le destin de l’humanité.

La librairie deviendra bibliothèque mais cette orientation ne suffira pas à la sauver.

Une écriture plaisante pour une ode à la littérature.

 

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24 janvier 2018 3 24 /01 /janvier /2018 16:20

 LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE

OLIVIER GUEZ – PRIX RENAUDOT 

Pas facile de lire ce livre, rien que le nom de cet atroce Mengele révulse les tripes. pour ma part, Il fait écho à un livre lu récemment -Les élus- dont je vous parlerai plus tard.

Hier soir, je pleurai en écoutant Ruth Elias tombée dans les griffes de Mengele dans- Les quatre sœurs – diffusé sur Arte.

Je salue le travail de l’auteur, l'écriture est fluide, concentrée et ne s'attarde pas sur la vie de cet homme cynique qui n'a jamais montré le moindre remord face aux crimes. Le roman est superbe et haletant et on se prend au jeu de cette traque en espérant que le Mossad va le trouver.

Fils de bonne famille, le criminel fuit l'Europe sous un pseudonyme, il est accueilli à bras ouverts en Argentine par PERON qui a décidé de devancer intellectuellement et scientifiquement les autres pays en offrant l'hospitalité à tous ces savants. Ces grands criminels se fréquentent et y jouissent pendant des années d’une paix royale.

Quand le régime de Peron se délite, il reste le Paraguay, le Brésil.

En Europe, les pays pansent leurs plaies et tentent de remettre leur économie sur les rails,

L’Allemagne ne sait plus bien où elle en est, à la fois honteuse de découvrir tous ces méfaits alors que d'autres continuent de croire en la suprématie de leur race. Les consciences s’éveillent, l’horreur doit être connue et reconnue, pour que la chasse puisse commencer.

Le Mossad va s’en charger, et arrivera à exfiltrer EICHEMANN, et d’autres plus tard, mais MENGELE, aidé par une famille puissante qui ne le lâche pas, arrive à déjouer tous les pièges, il bénéficie aussi de concours de circonstances assez ahurissants.

Dans ces années de fuite, sa lâcheté éloigne ses amis fidèles. Son caractère exécrable, son égoïsme féroce, la peur qu’il a dès qu’il craint pour sa petite personne, vont finir par l’user et le  faire tomber peu à peu dans la déchéance, lui, l’orgueilleux docteur imbu de sa personne, sûr de son droit, de sa race, descendra en enfer, il deviendra une bête traquée et mourra abandonné de tous sans sépulture.

 

 

 

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23 janvier 2018 2 23 /01 /janvier /2018 13:21

Nous avons élu en deuxième Prix

Nous recevrons l'auteur-éditeur samedi prochain à 10h30 à la Bibliothèque St Exupéry

-ET SOUDAIN LA LIBERTE-

 EVELYNE PISIER –CAROLINE LAURENT

PRIX MARGUERITE DURAS

Comment ne pas aimer un livre qui raconte la fulgurante marche des femmes vers la liberté et l’indépendance, l’émancipation intellectuelle et sexuelle, femmes célèbres ou inconnues…

L’histoire commence sur le ton des contes de fées, tout y est : l’exotisme, les beaux mariages, la vie mondaine des colons, bals, réceptions, voitures, bijoux, parures …

Mais il faut croire que derrière tout cela se cache une réalité que certaines ne supportent plus. C’est le cas de Mona,  femme d’André, et  mère d’Éveline PISIER. Elle va prendre sa vie en main, et son premier acte de femme libre sera de prendre un amant et de demander le divorce. Cela lui coûtera cher, mais elle ne reviendra jamais en arrière, juste une petite fois (Elle aime son mari) car cette femme indépendante n’a qu’une faiblesse, sa beauté et les hommes.

Manifestations, communisme, planning familial, puis plus tard les sans abri, mai 68, le combat contre le sida…

Admirative de sa mère, Lucie (Évelyne) prendra son parti contre son père, elle la suivra dans la défense de ses idées, la dépassant parfois. Sa mère fait des erreurs, l’implique un  peu trop dans sa vie personnelle mais elle l'incitera avant tout à privilégier son indépendance financière et ses diplômes plutôt que ses aventures.

Un livre passionnant, très agréable à lire. 

Cette belle amitié entre l'éditrice et l'auteur, brutalement brisée par la mort d’Évelyne investit l'éditrice Caroline Laurent  d’un devoir de mémoire.

J’ai juste regretté qu’Évelyne ait fait le choix de ne pas parler de sa sœur Marie France PISIER, actrice décédée comme leur mère à l’âge de 66 ans, noyée dans sa piscine.  

Pas par voyeurisme, mais parce qu’elles s’aimaient énormément et se sont construites ensemble. Cela n’a pu être sans conséquence sur ses choix de vie.

Ce livre reste une belle histoire de femmes, et la belle histoire de toutes les femmes.

 

 

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 10:45

L’ART DE PERDRE – Alice ZENITER- GONCOURT  DES LYCEENS

 

Nous suivons l’histoire d’une famille de harkis sur trois générations.

Du grand père Ali, notable kabyle, embarqué malgré lui dans l’indépendance de l’Algérie, jusqu’à sa petite fille Naïma, qui reviendra sur les lieux où se trouve la maison familiale.

Un silence écrasant  pèse sur la famille de Naïma. Son grand père est mort, sans avoir rien dit, son père se mure dans le silence, sa grand-mère Yema ne parle pas un mot de français, et Naïma n’a pas appris l’arabe. Malgré l’affection qui les lie, ces êtres ne peuvent pas manifester leur tendresse et créer la transmission.

Parce qu’ Ali n’aimait tout simplement pas la violence, parce qu’il a essayé  d’être un homme juste et bon là haut dans ses montagnes où les oliviers lui donnaient une petite aisance, on a pensé qu’il avait choisi le parti des français, et pour ne pas mourir,  il s’est retrouvé sur un bateau qui quittait Alger, en compagnie de presque toute sa famille…D'autres ont préféré rester au pays malgré l’incertitude... Première fracture.

De camp de travail en camp de travail dans le froid et la misère, l’humiliation, l’incompréhension, jamais pris en charge ni aidé, Ali arrivera dans une banlieue de béton pour travailler en usine, des enfants naîtront, Ali et son épouse obéissent mais ne parviennent pas à s'adapter aux coutumes de la France. La barrière de la langue restera infranchissable, coupure supplémentaire…

Honte, ressentiment, rancune, chacun à divers degrés en sera victime. Namid, le père de Naïma, un peu plus socialisé, parvient à devenir fonctionnaire mais il reste un algérien.

L’occasion va être donné à Naïma de repartir en Algérie, en voyage culturel pour sa galerie d’Art, et malgré sa peur, ( on est au début des années «Je suis Charlie ») ira jusque sur les terres où vivent encore des membres de sa famille, elle amorcera des liens fragiles avec certains d’entre eux.

Après tant d’années,  pourrait-elle faire renaître une histoire familiale, et recréer des liens en seulement deux jours?

On peut penser que pour elle, un certain apaisement viendra et lui permettra de se construire autour de son passé.

Ce récit est fait dans une magnifique écriture apaisée, sans revendication, sans esprit de revanche, juste un besoin de comprendre.

L’auteur ne désigne pas de coupable, ne prend pas parti, explique les choses de façon lumineuse, ce qui contribue à mieux comprendre les rouages de cette histoire qui engendre encore tant de réactions épidermiques.

 

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 10:20
Des Prix qui sont beaucoup moins «  romans » qu'autrefois avec des écritures plus journalistiques que littéraires.
Des livres d'histoire dont on ne comprend pas toujours pourquoi ils ont été primés.
Évolution numérique, reportage TV, pression de l'éditeur ?
Certains écrivains ont pris la grosse tête et s’épanchent un peu trop sur leur propre vie. On ne commence à s’intéresser à leur histoire que vers la 150 e page.
 
Un roman travaillé sort nettement du lot :
 
1/L'art de perdre d'Alice Zéniter avec une belle écriture, apaisée.
Un vrai roman attachant.
Une saga familiale qui appréhende la complexité des choses avant et après la guerre d'Algérie.
 
Un deuxième roman :
2/ Et soudain la liberté de Caroline Laurent que nous recevrons samedi prochain à la bibliothèque Saint-Exupéry à Annonay à 10h30.
 
3e Prix La disparition de Joseph Mengele d’Olivier Guez
 
Certes le personnage de ce roman ne nous séduit pas puisqu'il n'est autre que le sinistre docteur Joseph Mengele
Un bon livre qui se lit facilement sur une tranche d'histoire méconnue de l'accueil de ce sinistre personnage par Peron, la vie menée en Amérique du Sud et la traque des nazis.

 

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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 17:09
Première étape de la nuit de la lecture avec le Prix des prix
Un large public et la présence du nouveau directeur de la culture de l'agglo.
 
Plébiscité avec une large avance :
-L'art de perdre d'Alice Zéniter
Deuxième place pour
-Et soudain la liberté de Caroline Laurent que nous retrouverons samedi à 10h30 à la bibliothèque St Exupéry d'Annonay
En troisième
-La disparition de Joseph Mengele d'Olivier Guez
Nous attaquerons la deuxième phase à 19h
 
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